Du télégraphe à Internet : l'incroyable histoire des câbles sous-marins.
Les Echos 7 oct. 2021
Le Wifi, la 5G ou encore les smartphones donnent l’image d’un monde sans fil. Pourtant, si nous connaissons Internet tel qu’il est aujourd’hui, c’est grâce à des câbles sous-marins, qui canalisent près de 99 % du trafic mondial (les satellites ne jouent qu’un rôle marginal).
Sans eux, il serait impossible d’échanger des messages instantanés d’un bout à l’autre de la planète, d’utiliser des services de streaming ou de télétravailler comme ce fut le cas pour des millions d’employés lors de la pandémie.
Bien que les câbles sous-marins soient relativement méconnus, il en existe plus de 420 dans le monde en 2021, soit 1,3 million de kilomètres de câbles de fibre optique traversant les océans et connectant les continents.
Dans cette vidéo, « Les Echos » reviennent brièvement sur l’histoire des premiers câbles sous-marins au XIXe siècle, à l’époque des télégraphes. Une révolution qui permettait alors d’échanger de brefs messages en quelques minutes des deux côtés de l’Atlantique, et le début d’un monde où tout s’accélère. Les avancées technologiques au cours des décennies suivantes enclencheront l’essor du téléphone puis d’Internet.
Aujourd’hui, une grande partie des câbles sous-marins posés dans le monde sont fabriqués dans le nord de la France, puis déployés par des navires qui partent pour des missions de plusieurs semaines. Des câbles toujours plus puissants et toujours plus longs, dont le record de 39.000 kilomètres est en passe d’être battu dans les prochaines années.
Avec l’omniprésence d’Internet dans notre quotidien, les câbles sous-marins sont devenus un secteur stratégique que les Etats cherchent à sécuriser, et dans lequel investissent désormais les Gafam en déployant leurs propres infrastructures, et en tirant les dépenses de R & D vers le haut pour parvenir à des câbles toujours plus sophistiqués.
Pour décrypter ce sujet, Camille Morel, chercheuse en relations internationales à l’Université Jean Moulin Lyon III, et auteure d’une thèse sur les câbles sous-marins, ainsi que Jean-Luc Vuillemin, directeur des réseaux et des services internationaux chez Orange, apportent leur éclairage.
Enfin, « Les Echos » ont pu filmer la salle de supervision du réseau français. Un lieu confidentiel où sont pilotés en temps réel les liens et les transmissions entre les réseaux de câbles sous-marins, de fibres terrestres et de satellites. Bref, le centre névralgique de l’Internet français.